Le skieur inconnu identifié grâce aux réseaux sociaux de la Police italienne

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C'était l'un des mystères de cet été, l’une de ces histoires à suivre sous le parasol ou à lire dans un roman. Tout avait commencé en 2005, avec la découverte des restes d’un skieur sur le Mont Cervin.

Les quelques objets personnels retrouvés près de lui – une montre, une paire de lunettes, ce qui restait de ses vêtements – faisaient penser que cet homme était mort lors d’une descente à skis.

Personne n’avait réussi à donner un nom à ces dépouilles qui avaient réapparu à la surface: grâce à la technologie de recherche de l’ADN, le juge chargé de l’affaire avait confié les restes de « l’Homme du Cervin » à la Police Scientifique de Turin, avec tous les objets récupérés autour de lui.

Les résultats, qui ont été publiés en juin, ont abouti à une série d’évidences: le skieur était un homme d’environ trente/ trente-cinq ans, qui devait être décédé vers la fin de l’hiver ou le début du printemps, à juger des vêtements assez légers qu’il portait. Et sa mort n’était pas antérieure aux années 1950, comme des objets qu’on avait retrouvés sur lui en témoignaient; certains détails suggéraient, entre autre, qu’il s’agissait d’un citoyen français.

Plusieurs quotidiens italiens ont souligné l’activité de la Police Scientifique de Turin, qui a diffusé les résultats de l’enquête dans l’espoir qu’on pouvait résoudre le mystère du « skieur inconnu ». La Police italienne a utilisé ses réseaux sociaux pour diffuser les données de la recherche, en collaboration avec les collègues au-delà des Alpes.

La nouvelle a eu beaucoup de partages sur le Réseau, devenant immédiatement virale:  quelques heures ont suffi pour qu’une personne, sur les réseaux sociaux de la Police italienne, déclare qu’elle connaissait l’identité de l’Homme du Cervin.

Une femme était certaine de connaître le nom de cet homme. Elle avait entendu à la radio française l’appel à témoin que la Police italienne avait lancé sur ses réseaux sociaux et elle avait immédiatement pensé à son oncle, qui avait disparu pendant les années 1950, précisément sur le Mont Cervin.

Et puis des coups de téléphone, des messages, des contacts :  et, enfin, un tampon salivaire qu’on a prélevé au père de la femme – qui était le frère présumé du skieur –  ont permis de résoudre le mystère.

Les indices recueillis par la Police ont donc pris forme. Grâce aux contes de sa nièce, on a reconstruit l’existence d’un homme qui était resté enseveli pendant 60 ans sur nos montagnes : des montagnes que Henri le Masne –  c’était le nom du jeune skieur – aimait et où il passait souvent ses journées de congé.

Il aimait la solitude des montagnes où il allait skier ou faire des excursions; il aimait sa liberté, comme il le disait souvent à son frère qui a aujourd’hui 95 ans. Les dangers de la montagne ne l’effrayaient pas.

Il avait un caractère inquiet mais fort, sans doute marqué par la disparition prématurée de sa mère; deux ans auparavant il avait été victime d’un accident à la montagne, mais il s’en était tiré avec quelques blessures. Pour le reste, Henri Joseph le Masne conduisait une vie assez régulière; il était un fonctionnaire du ministère des Finances, il avait une belle maison à Paris. Il est mort à 3.100 mètres d’altitude, le 26 mars 1954, le jour de son 35ème anniversaire.

31/07/2018
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